I-Pill (pilule du lendemain) : mode d’emploi, délais, effets, prix et alternatives

Rapport non protégé, préservatif qui craque, pilule oubliée… quand ça arrive, le temps compte. La pilule dite “du lendemain” peut éviter une grossesse non prévue, mais seulement si vous la prenez assez tôt et de la bonne façon. Ici, je vous donne un mode d’emploi simple, sans chichi, pour I-Pill (levonorgestrel 1,5 mg) : quand la prendre, quoi attendre, quoi faire si vous êtes hors délai, et quand préférer une autre option.

TL;DR - I-Pill en bref

• I-Pill est une contraception d’urgence à base de lévonorgestrel 1,5 mg, à prendre en une seule prise, idéalement dans les 12-24 h après le rapport à risque.
• Efficacité: meilleure dans les 24 h. Elle baisse avec le temps, et au-delà de 72 h, elle est nettement moins fiable. Jusqu’à 120 h, préférez ulipristal ou le DIU cuivre.
• Si vomissements dans les 3 h: reprenez une seconde tablette. Faites un test de grossesse si vos règles ont plus de 7 jours de retard.
• Pas une pilule d’avortement. Pas d’effet si une grossesse a déjà commencé. Pas de protection contre les IST.
• Alternatives plus efficaces: ulipristal (jusqu’à 120 h) et surtout DIU cuivre (jusqu’à 5 jours, efficacité la plus haute).

Vos objectifs en cliquant ici (jobs-to-be-done):

  • Savoir quand et comment prendre I-Pill pour maximiser l’efficacité.
  • Comprendre les délais, les effets secondaires, et quand s’alarmer.
  • Choisir entre I-Pill, ulipristal ou DIU cuivre selon votre situation.
  • Gérer les cas particuliers: vomissements, IMC élevé, traitements qui interagissent.
  • Avoir un plan pour après: test, contraception régulière, prévention des IST.

Comment utiliser I-Pill sans se tromper

1) Quand la prendre: le plus tôt possible. Idéalement dans les 12-24 heures. Vous pouvez la prendre jusqu’à 72 heures après le rapport non protégé. Plus vous attendez, plus le risque augmente.

2) Comment la prendre: avalez un comprimé unique de lévonorgestrel 1,5 mg, avec ou sans nourriture. Si vous avez l’estomac fragile, prenez-la avec un encas.

3) Si vous vomissez dans les 3 heures: reprenez un autre comprimé dès que possible. Sinon, la dose n’a peut-être pas été absorbée.

4) Après la prise: vous pouvez commencer ou reprendre une contraception régulière tout de suite (pilule, patch, anneau). Utilisez des préservatifs pendant 7 jours (temps de relais). Évitez de reprendre de l’ulipristal dans la foulée, car il interagit avec les progestatifs.

5) Rapports à venir: la protection ne dure pas pour les rapports suivants. Pour tout rapport ultérieur pendant le même cycle, utilisez un préservatif systématiquement.

6) Règles et test: vos règles peuvent arriver un peu plus tôt ou plus tard (quelques jours). Faites un test de grossesse si elles ont plus de 7 jours de retard ou si vous avez des symptômes (nausées persistantes, douleurs pelviennes intenses).

7) Et si c’est trop tard pour I-Pill? Entre 72 et 120 heures, l’ulipristal (30 mg) est plus fiable que le lévonorgestrel. Jusque 5 jours, le DIU cuivre est l’option la plus efficace et offre ensuite une contraception longue durée.

8) Allaitement: le lévonorgestrel est compatible avec l’allaitement. Si vous devez utiliser l’ulipristal, on recommande souvent d’exprimer et jeter le lait pendant 1 semaine.

9) Interactions médicaments: certains traitements diminuent l’efficacité (inducteurs enzymatiques: carbamazépine, phénytoïne, topiramate, millepertuis, rifampicine, certains antirétroviraux). Dans ce cas, privilégiez un DIU cuivre. Si ce n’est pas possible, un schéma avec double dose de lévonorgestrel peut être discuté avec un professionnel de santé.

Efficacité, délais, effets secondaires: mettez les chiffres de votre côté

Efficacité, délais, effets secondaires: mettez les chiffres de votre côté

Comment ça marche? Le lévonorgestrel retarde l’ovulation. S’il est pris avant la libération de l’ovule, il peut empêcher la fécondation. S’il est pris après l’ovulation, son efficacité chute. C’est pour ça que la vitesse d’action change tout.

Ce que disent les données: d’après l’OMS, l’ACOG et des méta-analyses, le lévonorgestrel fonctionne mieux dans les 24 premières heures. Les taux de grossesse après prise varient selon le moment du cycle et le délai de prise. Des études classiques rapportent des taux autour de 0,5-1,5% quand pris tôt, grimpant vers 2-3% à 48-72 h. Vous verrez parfois “jusqu’à 95% d’efficacité” dans les 24 h; c’est une manière de dire qu’il évite la majorité des grossesses attendues, pas qu’il a 95% de succès dans tous les cas.

IMC et poids: au-dessus d’un IMC de 30 ou d’un poids >75-80 kg, le lévonorgestrel pourrait être moins efficace. Les sociétés savantes (p. ex. FSRH) suggèrent de privilégier l’ulipristal ou le DIU cuivre dans ce cas. Si ces options ne sont pas accessibles, prenez le lévonorgestrel le plus tôt possible et ajoutez un moyen de barrière; consultez si possible.

Effets secondaires fréquents: nausées, céphalées, fatigue, seins sensibles, petits saignements, cycle un peu chamboulé. Généralement, tout rentre dans l’ordre au cycle suivant. Si vous avez des douleurs pelviennes sévères ou des saignements anormaux prolongés, demandez un avis.

Signaux d’alarme: retard de règles de plus de 7 jours, test positif, douleurs d’un seul côté dans le bas du ventre, vertiges marqués. Ces signes imposent un test et un avis médical pour écarter une grossesse extra-utérine, rare mais sérieuse.

IST: I-Pill ne protège pas des infections sexuellement transmissibles. Si vous avez un risque d’IST, pensez au dépistage (VIH, chlamydia, gonorrhée, etc.) et aux préservatifs.

Fenêtre après le rapport Option Efficacité relative Notes pratiques
0-24 h Lévonorgestrel 1,5 mg Haute Prendre au plus tôt; si vomissements <3 h, reprendre une dose.
24-72 h Lévonorgestrel 1,5 mg Bonne mais décroissante Moins fiable avec le temps; ulipristal peut être préféré si proche de 72 h.
72-120 h Ulipristal 30 mg Supérieure au LNG Éviter de démarrer des progestatifs pendant 5 jours après la prise.
Jusqu’à 5 jours DIU cuivre La plus élevée Fonctionne même près/juste après l’ovulation; offre une contraception durable.

Prix et accès: le coût varie selon le pays et la marque. En Inde, I-Pill se situe souvent autour de 100-200 INR. En Europe, les contraceptions d’urgence en pharmacie sont souvent entre 5-20 €. Renseignez-vous localement.

Et la fertilité après? Pas d’inquiétude: la contraception d’urgence n’a pas d’impact durable sur la fertilité. Elle ne protège pas non plus pour le reste du cycle, donc équipez-vous d’un moyen régulier.

Sources de référence utilisées pour ce guide: Organisation mondiale de la Santé (fiche contraception d’urgence), American College of Obstetricians and Gynecologists (FAQ contraception d’urgence), NHS (Emergency contraception), Faculty of Sexual & Reproductive Healthcare (guidelines 2023).

Comparaisons, alternatives et erreurs à éviter

Le tri rapide à faire dans votre tête:

  • Moins de 72 h et pas d’interaction médicamenteuse: lévonorgestrel ok, prenez-le tout de suite.
  • Entre 72 et 120 h: ulipristal souvent mieux.
  • Proche de l’ovulation, IMC ≥30, ou urgence maximale: DIU cuivre si possible.
  • Traitements inducteurs enzymatiques: DIU cuivre recommandé; si impossible, demandez conseil (schéma adapté).

Ulipristal vs lévonorgestrel: l’ulipristal garde une bonne efficacité jusqu’à 120 h et semble moins sensible au timing exact autour de l’ovulation. En contrepartie, il peut interférer avec les progestatifs: évitez de démarrer/reprendre une pilule hormonale pendant 5 jours après, et utilisez des préservatifs entre-temps.

DIU cuivre (pose par un·e pro): c’est la méthode la plus fiable après un rapport à risque, jusqu’à 5 jours. Bonus: il protège ensuite pendant 5-10 ans selon le modèle. Oui, c’est un geste médical, mais c’est votre parachute le plus sûr.

Erreurs fréquentes à éviter:

  • Attendre “pour voir” si les règles arrivent: chaque heure qui passe diminue l’efficacité du lévonorgestrel.
  • Confondre avec une pilule d’avortement: l’urgence hormonale ne stoppe pas une grossesse existante.
  • Oublier le test si retard >7 jours: prenez un test urinaire, ça vous évite des doutes interminables.
  • Reprendre des rapports sans protection juste après: la protection ne dure pas.
  • Ignorer les interactions: si vous prenez des anti-épileptiques ou du millepertuis, la pilule peut échouer.

Checklist express avant/pendant/après:

  • Avant: quand était le rapport? quels traitements en cours? IMC environ?
  • Pendant: prenez la dose maintenant; gardez la tablette au calme (pas de redécoupe), avalez avec de l’eau et un encas si nausées.
  • Après: notez la date; préservatifs 7 jours; test si retard >7 jours; planifiez une contraception régulière.
FAQ express et “que faire ensuite ?”

FAQ express et “que faire ensuite ?”

Est-ce que ça marche si j’ai peut-être déjà ovulé? Le lévonorgestrel marche surtout avant l’ovulation. Si l’ovule a déjà été libéré, le bénéfice baisse. L’ulipristal ou le DIU cuivre sont plus adaptés dans ce cas.

Je peux la prendre deux fois dans le même cycle? Oui, en cas de besoin. Mais ce n’est pas fait pour une utilisation répétée: cycles irréguliers, coût, stress. Mettez en place une contraception régulière.

Antibiotiques et I-Pill? La plupart des antibiotiques n’affectent pas le lévonorgestrel. Mais la rifampicine (et rifabutine) oui. Si vous avez un doute, demandez à la pharmacie ou choisissez un DIU cuivre.

Alcool? L’alcool n’annule pas l’effet, mais il augmente le risque de vomissements. Si vous vomissez dans les 3 heures, reprenez une dose.

Allaitement? Compatible avec le lévonorgestrel. Pour l’ulipristal, on conseille généralement d’interrompre l’allaitement une semaine.

Acné, prise de poids, fertilité? Effets transitoires possibles (boutons, seins sensibles), mais pas d’impact durable sur la fertilité.

Comment savoir si ça a marché? On ne le “sent” pas. Le signe le plus simple, c’est l’arrivée des règles dans une fenêtre proche de la date prévue. Sinon, test 3 semaines après le rapport à risque ou dès 7 jours de retard de règles.

Et si j’ai des douleurs très fortes d’un seul côté? Faites un test et consultez rapidement: on veut écarter une grossesse extra-utérine.

Vous êtes ado et vous stressez? Respirez. L’important est d’agir vite. En pharmacie, on peut vous conseiller sans jugement. Gardez un préservatif dans le sac pour la suite; en cas de doute sur les IST, un dépistage, et on repart propre.

Vous avez 35 ans et fumez? La contraception d’urgence reste possible. Mais pour la suite, parlez-lui d’une méthode adaptée à votre profil (dispositif intra-utérin, préservatifs, implant).

Vous prenez un anti-épileptique inducteur enzymatique? Le DIU cuivre est l’option la plus sûre. Si inatteignable, discutez d’un schéma spécifique avec un pro; ne restez pas sans rien.

Vous avez un IMC ≥30? Ulipristal ou DIU cuivre sont préférables. Si vous n’y avez pas accès, prenez le lévonorgestrel sans tarder et utilisez un préservatif jusqu’aux règles.

Vous avez pris I-Pill à J+4? Faites un test 3 semaines après le rapport, même si des saignements arrivent, et parlez d’ulipristal/DIU la prochaine fois.

Scénarios concrets:

  • “Préservatif rompu hier à 23 h; il est 9 h.” Prenez le lévonorgestrel maintenant. Utilisez des préservatifs pendant 7 jours. Notez la date. Test si retard >7 jours.
  • “Rapport non protégé samedi; on est jeudi.” Vous êtes à ~120 h. Ulipristal est plus adapté, ou DIU cuivre si possible.
  • “Je prends de la carbamazépine.” Privilégiez un DIU cuivre. Si impossible, demandez un avis urgent à un pro.

Rappels d’autorité qui font foi: OMS (contraception d’urgence), ACOG (Practice Bulletin/FAQ), NHS (Emergency contraception), FSRH 2023 (guideline). Ces organismes cadrent la pratique et les chiffres cités ici.